Advertisement

Advertisement

La maladie chronique et le vieillissement : le défi de la maladie d’Alzheimer -- Le Plan Alzheimer : France (Joel)


La maladie chronique et le vieillissement : le défi de la maladie d’Alzheimer
Le Plan Alzheimer : France

Conférencier : Joël Ménard M.D., Professeur de santé publique, Faculté de médecine Paris-Descartes. Auteur, Le Plan Alzheimer : France.

Le Dr Ménard est l’auteur d’un rapport sur le Plan national concernant la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées 2008-2012, qui a été commandé par le Président français Nicolas Sarkozy. Parmi les multiples objectifs du rapport, on trouve l’élaboration de propositions sur les préoccupations éthiques, les approches en matière de recherche, les méthodes thérapeutiques et la prestation des soins. Tandis que les efforts visant à pousser plus loin l’initiative nationale axée sur les patients se poursuivent, le Dr Ménard a décrit les progrès réalisés grâce à la création d’un plan national conçu pour permettre aux chercheurs provenant de domaines variés (clinique, recherche, gouvernemental) de collabo-rer dans le cadre des travaux à long terme en vue d’améliorer les soins offerts aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer aux échelles internationale, nationale et locale.

L’initiative constitue une reconnaissance officielle du fait que la maladie d’Alzheimer et les démences connexes répondent aux critères servant à établir les priorités en matière de santé, selon le Dr Ménard. De manière spécifique, la démence touche un grand nombre de gens; d’importantes années de vie corrigées du facteur incapacité (AVCI) sont perdues; l’incidence et la prévalence de la maladie d’Alzheimer au sein de profils sociodémographiques vieillissants sont en croissance; la démence entraîne de sérieuses difficultés d’ordre pratique et sur le plan émotif pour les familles et les aidants naturels et la condition nécessite des soins médicaux et des services sociaux complexes qui sont assortis de coûts élevés.

La nécessité d’élaborer un plan national a également été mise en lumière après que les recherches ont nettement fait état du fardeau croissant associé à la démence en France. Le Dr Ménard a présenté des données comparatives qui laissent croire que les incidences de la maladie d’Alzheimer, par rapport à celles d’autres maladies comme le cancer et les maladies cardiovasculaires, se font de plus en plus importantes et, notamment chez les femmes, produisent la plupart des AVCI perdues.

Le plan bénéficie d’investissements financiers concertés (200 millions d’euros pour la recherche, 200 millions d’euros pour les soins médicaux et 1,2 milliard d’euros pour le soutien médico-social) avec comme initiative d’ensemble de développer des points de vue éclairants sur le processus de la maladie et les efforts pour améliorer la qualité de vie des gens atteints de démence et des personnes qui en prennent soin. Le comité fait rapport à l’Inspecteur général des finances et le comité directeur et les comités de surveillance se rencontrent régulièrement. Enfin, une séance de travail est tenue en présence du Président tous les six mois.

Le plan national français vise à faciliter le travail effectué dans les centres multidisciplinaires. L’objectif consiste à attirer de nouvelles équipes de recherche médicale et à établir des liens entre leurs travaux et ceux des équipes existantes, à encourager les jeunes chercheurs à se spécialiser dans les thèmes connexes de la démence et à mettre de l’avant une politique nationale pour soutenir les chercheurs de niveaux doctoral et postdoctoral. Il existe également du soutien fédéré pour une fondation scientifique qui a pour objectif d’attirer des chercheurs nationaux et étrangers. Le but consiste à harmoniser les efforts entre professionnels en vue de coordonner les talents issus de différentes disciplines comme les soins aux patients, la coordination et l’exécution d’essais cliniques, la neuropsychologie, la neuroimagerie, les études sur les marqueurs biologiques, etc.

La majeure partie des investissements en recherche au titre du Plan Alzheimer 2008-2012 est réservée à la recherche de base et aux marqueurs biologiques (70 millions d’euros) et à la recherche clinique (45 millions d’euros).

Étant donné qu’un des principaux éléments du plan concerne l’amélioration de la qualité de vie des patients et des aidants naturels, une partie de l’initiative vise l’élaboration de meilleurs services de relève, le financement d’établissements où les familles peuvent être hébergées et de centres de jour pour les patients ainsi que le financement de deux journées de formation à l’intention des aidants naturels. Parmi les autres initiatives, mentionnons le financement des clini-ques de la mémoire.

Selon le Dr Ménard, le plan traduit une vision locale qui suscite la participation directe des gens, en plus de faciliter les programmes de soins non institutionnels.

Le Dr Ménard a terminé en disant que de tels plans sont prometteurs, car les progrès réalisés en matière de recherche et de soins cliniques liés à la prévention et à la gestion de la maladie d’Alzheimer serviront aux autres modèles de maladies chroniques et conduiront à une amélioration globale des soins offerts aux patients.