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La maladie chronique et le vieillissement : les conséquences financières (Francois)


La maladie chronique et le vieillissement : les conséquences
financières

Conférencier : François Béland, Ph.D, Professeur, Département d’administration de la santé, Université de Montréal.

Le Dr Béland a abordé les tendances en matière de coûts des soins de santé ainsi que les facteurs qui peuvent entraîner leur augmentation.

Il a cité un rapport indiquant que le vieillissement de la population influencera les coûts des soins de santé assumés par le gouvernement. Deux rapports intéressants ont produit des résultats radicalement différents en ce qui a trait à la rapidité avec laquelle les fonds affectés aux soins de santé seront dépensés. Selon le Dr Béland, cette divergence nous porte à questionner la validité des méthodes employées et leur usage dans le débat sur la viabilité financière des soins de santé au Québec.

Dans leurs analyses, les auteurs ont utilisé une série chronologique (couvrant une période de dix ans) démontrant que les coûts des soins de santé au niveau provincial sont à la hausse. Cependant, une autre série chronologique couvrant une période plus longue fait état d’une rupture dans l’augmentation des coûts des soins de santé : les dépenses diminuent pendant quelques années avant d’augmenter de nouveau. Le Dr Béland a mis en relief l’importance de ces bais-ses parce qu’elles rendent plus difficile l’établissement d’une projection pour les services de soins de santé et qu’elles sont attribuées à la conjoncture économique.

En représentant sur un même graphique les frais associés aux soins de santé et le pourcentage de la population âgé de plus de 75 ans, on se rend compte que les courbes sont presque parallèles. Un analyste a indiqué que l’application d’une simple régression suggérait une corrélation importante, mais qu’en employant une bonne méthode économétrique, la relation paraissait fausse.

Deux auteurs ont passé en revue les travaux d’économistes internationaux et ont établi une liste de variables des coûts des soins de santé institutionnelles et non institutionnelles. Plusieurs variables non institutionnelles ont été citées, notamment la richesse nationale et le vieillissement. La richesse nationale constituait une variable importante alors que le vieillissement ne l’était pas.

Un autre rapport a indiqué que pendant la crise économique des années 1990, la richesse nationale a diminué ainsi que les dépenses provinciales en matière de soins de santé. Par ailleurs, quand la variable « service de la dette » décroît, les dépenses en soins de santé augmentent. De même, les transferts directs du gouvernement fédéral aux provinces (incluant les transferts pour les coûts des soins de santé), affecte les dépenses des gouvernements provinciaux en santé. Le
Dr Béland a souligné que ces deux variables démontraient l’incidence des décisions politiques. Il a rappelé que la conjoncture économique avait grandement influencé les dépenses en matière de soins de santé par le passé et qu’elle le ferait sans aucun doute à l’avenir.

Les variables institutionnelles internationales associées à une augmentation moindre des coûts des soins de santé sont : la présence d’un médecin de famille agissant comme personne-ressource principale pour les soins, le paiement du médecin par capitation, un rapport croissant entre les dépenses pour des services de proximité avec les dépenses institutionnelles et la prestation publique de soins. Ces facteurs sont liés à l’organisation du système.

Le Dr Béland a noté qu’il existe trois facteurs qui doivent être abordés lorsque l’on se penche sur les dépenses en matière de soins de santé : les tendances fortes, la conjoncture économique et les institutions. Il a affirmé qu’il n’avait pas été démontré que le vieillissement constituait une tendance forte et qu’il n’avait pas eu d’incidence notable sur les coûts des soins de santé. Il a aussi dit que les variables institutionnelles avaient un effet sur ces coûts.

Le Dr Béland a conclu qu’il est difficile de prédire et projeter les services de soins de santé. De plus, il a indiqué qu’il était nécessaire de comprendre comment les indicateurs qui visent à améliorer l’efficacité des services de soins de santé se traduisent sur le plan macroscopique (tendances à long terme et conjoncture économique).